Un univers pictural végétal
Pierre Guillonneau, artiste peintre







Une obsession végétale, des supports multiples
C’est d’abord la toile, pour son expression immédiate et ses grands formats, qui offre à Pierre Guillonneau le support par excellence. À l’intérieur de l’œuvre peinte, deux styles cohabitent : les dentelles et les fleurs & feuillages. Ces deux grandes familles donnent lieu à une exubérance maîtrisée par l’artiste : sage et souple pour les dentelles délicates, sauvage et foisonnante pour les fleurs & feuillages, que l’on sent prêtes à déborder du cadre.
Le plexiglas, support audacieux par ses caractéristiques permet des jeux de reflets étonnants. Il s’impose dans les environnements modernes et lumineux, où la robustesse du matériau procure une pérennité rassurante.
Objet à forte personnalité, ancré dans notre époque : le skate. Une manière de créer une révolution de romantisme urbain dans les paysages bétonnés de nos villes, froids et inexpressifs. Avec ce support habillé de son motif floral, Pierre Guillonneau casse les codes qui enferment l’art dans les salons.
À travers sa gamme de porcelaines, Pierre Guillonneau marque sa volonté de prolonger son art sur un support incontournable pour un artiste multiforme. Le noir profond et l’or dominent sans alourdir et mettent en scène la table sans faute de goût. Chaque assiette est une œuvre à part entière et décuple le plaisir du spectateur-gastronome.
Des arts de la toile aux arts de la table
Bon vivant, Pierre Guillonneau aime autant les arts de la table que les arts décoratifs ! Le vaisselier familial devient vite sa boutique d’expérimentation. Assiettes, plats, tasses, tout est bon pour dérouler ses motifs floraux. Les vases, par nature associés aux compositions florales, ont évidemment toute leur place dans cet univers végétal. Quand il dresse une table, c’est comme s’il préparait un chevalet et choisissait ses couleurs… Il en ressort plusieurs collections dont l’empilement ou la juxtaposition jouent sur des effets de profondeur, d’ondulation et de contraste inhabituels. Le repas sera un mariage entre l’humeur du jour, la saveur des plats et le plaisir des yeux.
Dans la tradition française, la vaisselle décorée est le complément naturel des plaisirs de bouche. Au cours des siècles, la porcelaine fine des manufactures royales a côtoyé les modestes faïences peintes ou les vases de terre cuite vernissée. De nos jours, l’ornementation s’est faite plus festive, exubérante ou avant-gardiste. Mais le goût du bel objet perdure. On offre fréquemment un service lors d’heureux événements, on est heureux de recevoir un vase décoré. Peut-on imaginer qu’un chef étoilé présente un mets délicat dans une vaisselle sans âme ?
La collaboration de Pierre Guillonneau avec une grande manufacture de porcelaine de Limoges est une manière de faire grandir sa forêt et partager sa passion…



Le langage des fleurs et des feuilles
Pierre Guillonneau s’exprime sur une intuition, une vision. Avant toute création, il ne perd jamais de vue que la nature et ses entrelacs floraux finiront par conduire sa main. Très rapidement l’expression de l’acrylique devient écriture d’une floraison, d’une éclosion qui se déroule en spirales, en arabesques. Il se livre aux bons soins de la nature sans presque la canaliser, trop heureux quand celle-ci voudrait « sortir du cadre ». Et le motif court, se déroule, se rejoint, se recouvre sans cesse, exigeant la démesure des grands formats.
Les choix de couleurs, les transitions, les contrastes parfois abrupts sont dictés par une volonté constante : mettre en scène le végétal sans le brider, sans lui donner de directives. Et la nature vit sur les toiles de Pierre Guillonneau.
On est loin d’une représentation figée, académique qui n’aurait comme but que de « montrer ». Bien au contraire, il s’agit de donner à voir le frémissement de la feuille, le balancement d’une fleur. La contemplation d’un de ces grands formats procure un effet quasi-hypnotique. Le spectateur est attiré dans la masse sauvage ou happé par les dentelles évoquant autant le végétal terrestre que marin.
Il est révélateur que Pierre Guillonneau admire profondément Claude Monet. Peut-on citer plus bel exemple d’immersion dans le spectacle fascinant de la nature créatrice…



